CONFERENCES DE L’APRES
organisées par Françoise Py, maitre de conférence Université Paris 8
le deuxième samedi du mois de 15h30 à 18h30
Halle Saint Pierre – auditorium (entrée libre)
Réservation conseillée : 01 42 58 72 89
RENCONTRE / PROJECTION
Samedi 13 février 2016 de 15h30 à 18h30
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Laurence IMBERT D., peintre et sculpteur, dialogue avec ses amis poètes et critiques :
Gérard Xuriguera, Fernando Arrabal, Jean-Clarence Lambert, Jean-Yves Bosseur, Daniel Loewers Jean-Loup Philippe et Marame Al Masri.
Projection du film :
Laurence Imbert D. : l’entre deux mondes.
Intermèdes musicaux : Jérémy Lecoq (violoncelle et voix)
Présentation du livre de Gérard Xuriguera :
Sur l’aile d’un songe : Laurence Imbert D. (Editions F.V.W., novembre 2015).
PROGRAMME DE LA JOURNEE
PRESENTATION par Françoise Py
PROJECTION FILM
L’Entre deux Mondes réalisé par D. Oke
LES ŒUVRES
* Les œuvres picturales avec JC Lambert et Françoise Py
* Intermède musical Jérémy Lecoq avec visionnage de photos
Lecture Ophélia Grimm et Jérémy Lecoq
* Les sculptures, avec JC Lambert et Françoise Py
Projection Film musical avec images des chaises
RENCONTRES POETIQUES AUTOUR DES LIVRES OBJETS
JL Philippe – Lecture poèmes
JY Bosseur – Opéra Canibale
JC Lambert – Trilali
PM Levergeois – Murmures
Maram Al Masri – Poèmes
Ophélia Grimm – Lecture Livre Arrabal
Alain Kremski
PRESENTATION DU LIVRE Sur L’aile d’un songe
Gérard Xurigera, Franck Van Wilder, LID
DEBAT avec la salle
LAURENCE IMBERT par Françoise PY
La peinture de Laurence Imbert nous ouvre les Jardins du ciel.
Ce sont des paysages lointains sans ressemblance avec le connu, des régions encore inexplorées aux couleurs et aux formes imprévisibles. Dans ses cartographies imaginaires, l’infiniment petit rejoint l’infiniment grand. Ses cosmogonies renvoient à l’univers cellulaire, à l’embryologie. Elle retrouve ainsi l’intuition fondamentale de Victor Hugo qui notait : « tout est l’atome et tout est l’astre ». Dans cette peinture de l’énergie en suspension, des déflagrations voisinent avec des zones pacifiées, les teintes sourdes avec les couleurs éclatantes, les terres avec les cinabres.
L’espace-temps qu’elle ne cesse d’explorer est aussi notre temps historique revisité et retravaillé. A l’instar de Matta qui disait : « je ne suis pas un peintre, je suis un montreur », elle montre par le biais de la peinture. Dans une peinture savante, elle revisite les grands abstraits du XXe siècle pour les mettre à distance : l’abstraction géométrique (expression du rythme par les couleurs et les lignes), l’abstraction lyrique (accords réciproques entre sons et teintes). Son affinité avec la musique contemporaine s’affirme tout particulièrement dans sa dernière série en hommage à Pollock. Ce détour par Pollock est aussi une manière de saluer Hayter, son voisin rue Cassini, son immense ami mort dans ses bras, qui dans les années quarante ouvrit à Pollock la voie du all over, comme le rappelle Pierre-François Albert dans son récent Hayter, un génie du trait. En une performance dansée, elle tourne autour de la toile, ou entre à l’intérieur, pour la couvrir d’entrelacs, de réseaux énergétiques all over où l’œil se perd.
Mais paradoxalement elle réintroduit un centre, un cercle blanc, dans un format carré, comme dans Echec et mat, qui met littéralement en échec le principe du all over et sa lecture non orientée. L’œil tourne autour de ce centre vacant, comme un nombril, un « ombilic des limbes », pour reprendre les termes d’Artaud. Le centre, noyau cosmique, vacuité fondamentale, est aussi un équivalent du silence. Le cercle est détouré avec des objets réels. Chez Pollock, le réel s’invitait subrepticement sous la forme de sable, de verre brisé, de ficelle ou de clous pris dans les lacis de peinture. Chez Laurence Imbert, ce sont d’énormes clous démonstratifs qui affirment un retour à la troisième dimension. Elle réintroduit aussi dans sa peinture le coup de pinceau, le contact direct de l’outil avec la toile que le dripping abolissait. Les références convoquées sont à la fois exaltées et mises à mal, dans une circularité, un éternel retour qui les vivifie. Il y a chez elle subversion de la référence, détournement, retournement spectaculaire. Rarement peinture a été aussi vivante.
– Françoise Py
A venir : Samedi 12 mars 2016
Hommage à Tzara par Wanda Mihuleac et les Editions Transignum.
L’Homme approximatif : Spectacle performance avec Wanda Mihuleac, David Napoli, Denis Parmain, Guy Chaty, Siewert Van Dyck, Ioana Tomsa, Cornelia Petroiu.
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